29 Novembre 2010

Albert Einstein donne un coup de pouce à la Station Spatiale

Ce matin dès l’aube l’ATV-4 Albert Einstein a réalisé son premier rehaussement d’orbite de l’ISS. Les équipes du centre de contrôle ont configuré le véhicule pour passer ensuite la main aux Russes, qui réalisent depuis Moscou les corrections d’orbite de l’ISS. Focus sur le rôle de l’équipe véhicule.
10 juillet 2013
Matthieu Léonard. Crédits : CNES/F. Maligne

À 3h30 du matin heure de Toulouse (1:30 GMT), l’équipe véhicule était au complet dans l’ATV-CC afin de préparer l’Automated Transfer Vehicle pour permettre aux partenaires de donner un support propulsif à la station spatiale internationale.

La station est toujours sur une orbite relativement basse (entre 350 et 430 km d’altitude) donc le frottement atmosphérique, même très faible, la freine. C’est pour cela que les partenaires de l’ISS se servent des moteurs de l’ATV pour corriger son orbite. Ces moteurs sont capables de bouger la station, un engin de 418 tonnes.

Matthieu Léonard fait partie de l’équipe bord du centre de contrôle de l’ATV à Toulouse (ATV-CC). Il nous a expliqué comment s’est déroulé la séquence de propulsion : « Pour commencer, il faut savoir qu’en phase attachée, l’ATV devient un terminal de l’ISS : ce sont les ordinateurs de bord des Américains (NASA) et des Russes (ROSCOSMOS) qui dirigent les opérations. Dans le cas de reboosts, c’est Moscou qui a les commandes ».

Matthieu nous a détaillé le travail préalable qui a été réalisé depuis l’ATV-CC : « D’abord, on a équilibré la pression de toutes les lignes de propulsion. Ensuite, on a ouvert les vannes et on a vérifié qu’il n’y avait pas de fuites. L’étape suivante était de configurer le software dédié afin que les Russes puissent commander le boost.
 »

À 7h35 locales, les Russes ont pris la main mais le travail a continué pour les opérateurs toulousains : « Pendant le boost, qui a duré un peu plus de 10 minutes, ont doit toujours réaliser des tâches de surveillance : on a vérifié la thermique, le fonctionnement des moteurs, la consommation de carburant... » L’ISS était à 417 km d’altitude et les Russes l’ont positionné à 422 km. Par conséquent, la station se déplace  à une vitesse supérieure de 1,5 mètres/seconde.

Après la manoeuvre, l’équipe véhicule a remis l’ATV en configuration « dormant » en éteignant le software de propulsion après avoir vérifié de nouveau qu’il n’y avait pas de fuites.

Peu de rehaussements d’orbite sont programmés pour l’ATV-4 par rapport aux missions précédentes. Mais cette année marquera une première dans l’ATV-CC. Les partenaires ont commandé aux ingénieurs de l’ATV-CC un incrément de vitesse « rétrograde » pour la première fois. Le mois d’octobre prochain, les partenaires ATV devront se coordonner pour tourner l’ISS de 180° et pousser dans le sens contraire afin de baisser l’altitude et se positionner sur la bonne orbite pour faciliter l’amarrage du véhicule Cygnus.

Le véhicule Cygnus. Crédits : Orbital